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Black Dog, de Guan Hu

  • Photo du rédacteur: Florent Boutet
    Florent Boutet
  • 5 mars
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 23 mars



Cinéaste chevronné, Hu Guan s'aventure dans le cinéma indépendant pour Black dog, projet singulier qui, s'il se passe en 2008, semble hors du temps. Une écriture ciselée et un humour rythmant magnifiquement l'histoire sont la signature d'une très belle surprise.


Hu Guan fait partie de cette sixième génération d'auteurs chinois qui a fait naître un certain cinéma indépendant ambitieux au début des années 1990. C'est pourtant une toute autre carrière menée par le réalisateur, qui a navigué entre plusieurs eaux, expérimentant tant à la télévision, qu'au sein d'une logique de studio plus commerciale. En cela, la présence de Jia Zhang-ke, qui fait l'acteur pour l'occasion, plante d'une certaine manière le ton du film.


Dans une scène d'introduction absolument sublime, Hu Guan nous jette la tête la première dans son univers presque post-apocalyptique où le règne animal rivalise avec la société contemporaine pour le contrôle de la cité. Ce résumé pourrait faire croire à un film sérieux et fantastique, or c'est le scénario impressionne surtout par sa capacité à distiller un humour qui est omniprésent dans l'oeuvre de Hu Guan. S'li est peu ou pas connu en Occident, ce réalisateur quinquagénaire maîtrise à merveille les ruptures de ton qui permettent au récit d'avoir du rythme, de dépasser de nombreux écueils narratifs, et même de se renouveler en proposant des choses étonnantes après avoir commencer aussi fort.



Black dog commence comme un retour au pays pour un homme ayant purgé une peine de prison, il se mue peu à peu en amitié entre celui-ci et un chien errant sorte de symbole de la déliquescence du territoire filmé. Le personnage principal, Lang, est presque un héros de western. Taiseux, charismatique, il se retrouve sur cette frontière, sorte de far-west métaphorique où de petites milices font régner leurs lois, à mille lieux du grabuge de la capitale chinoise qui s'apprête à accueillir le monde pour ses Jeux Olympiques de 2008. Cet horizon lointain apparaît comme un phare presque mythologique dans ce territoire où chacun navigue entre situations absurdes, violence contenue et envie de fuite. Hu Guan parvient à réaliser un film équilibré et charmant qui maintient sa ligne de conduite entre comédie baroque et rédemption.

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