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Sound of Falling de Mascha Schilinski

  • Photo du rédacteur: Florent Boutet
    Florent Boutet
  • 14 mai
  • 2 min de lecture

une petite fille blonde en famille fixe la caméra

Une année chasse l'autre et les ressemblances ne sont que des coïncidences, mais ne serions-nous pas tentés d'y voir des liens malgré tout ? La première véritable journée de festival bat son plein (oui ce mardi qui voit le déroulement de sa cérémonie n'est qu'un pétard mouillé où l'on ne présente même plus les films en compétition) et comme l'an passé c'est une réalisatrice qui ouvre le bal de la compétition.


Mascha Schilinski n'a pas grand chose en commun avec Agathe Riedinger, la réalisatrice de Diamant brut qui avait inauguré la précédente édition, si ce n'est qu'elle est encore peu connue et que son film, Sound of falling, est tout aussi fragile. L'ambition, tout d'abord formelle, est pourtant au rendez-vous dès les premières images. Une famille allemande mystérieuse dans une ferme qui semble rassembler de nombreux blessés, et une violence sourde qui s'échappe lors de scènes particulièrement réussies plastiquement.


Après ces prémisses tout se complique : la narration se dédouble, des effets oniriques et aquatiques viennent questionner notre rapport au réel, le passé fait écho dans le présent sans qu'on soit sur de comprendre ce qu'il se passe véritablement. L'autrice prend son temps, il n'est pas ici question d'installer quelques scènes et de conclure dans la foulée, elle développe sa narration dans toute son amplitude, comme un long tunnel qui débouche de ci de là sur des situations imprévues, abordant des thématiques aussi dures que l'inceste, la mutilation ou la mort infantile comme une prophétie à réaliser.


La réalisatrice allemande multiplie les visages, chacun incarnant une étape de l'enfance à l'orée de l'âge adulte, avec en point de mire le drame, qui s'incarne, littéralement, par le bruit de cette chute que nous annonçait le titre. Si celui-ci est une métaphore, de la mort ou de la fatalité de tous les corps à se brutaliser jusqu'à en mourir, il apparaît littéralement, comme une déflagration impromptue qui rythme le film comme un rappel éloquent.

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